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Février 2010 : La Régate – Interview de David Murgia

15 Mai

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LA REGATE : le nouveau film du réalisateur belge Bernard Bellefroid avec Joffrey Verbruggen, Thierry Ancisse, Sergi Lopez, Penelope Leveque et David Murgia. Sortie le 24 février prochain dans les cinémas.

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Alex a quinze ans et vit seul avec son père, dans les coups et la violence, en révolte contre tous. Pour échapper à ce quotidien sans répit, Alex fait de l’aviron sur la Meuse et n’a qu’une obsession, gagner seul et à tout prix les championnats de Belgique. Son entraîneur, Sergi, et Muriel, la jeune fille dont il est amoureux, vont permettre à Alex de redécouvrir les valeurs humaines qu’il avait perdues. Un long et difficile apprentissage qu’il ne réalisera pas non plus sans l’aide de Pablo…

« Une émotion rare allant au-delà du récit, celle qui prend aux tripes car on a le sentiment de voir naître un cinéaste. » Tels en sont les échos qu’on aura pu lire dans le journal Le Soir.

Le film LA REGATE tourne autour de ce sport particulier qu’est l’aviron.

« Au-delà de son potentiel visuel, j’ai choisi l’aviron parce que c’est un sport d’une très grande violence et je trouvais fort qu’Alexandre tente de se guérir de la violence avec une autre violence, mais sur laquelle il a prise, contrairement à celle qu’il subit chez lui.
L’aviron offre également la possibilité d’évoluer d’un sport individuel vers un sport d’équipe. Quand Sergi oblige Alexandre à ramer avec Pablo, c’est la question de l’altérité que le film pose. Il n’est évidemment pas possible de ramer à deux sans se connaître, s’apprivoiser. Alexandre retrouve son humanité enfouie mais pas disparue grâce à l’amour et l’amitié que les autres lui portent ; Sergi, Pablo et Murielle. »
Extrait de l’interview du réalisateur Bernard Bellefroid dans cinéart.

Chez KOTPLANET, nous nous sommes penchés sur le personnage de Pablo interprété par le jeune Liégeois David Murgia que nous avons décidé d’interviewer, histoire de mettre ce « héros dans l’ombre » à la portée des étudiants. Et cela a donné le compte-rendu passionné d’un jeune comédien qui bouillonne littéralement d’enthousiasme, d’idées et de projets !

  • Quel est ton parcours personnel, qu’est-ce qui t’a amené à choisir cette voie si ardue que celle de comédien ?


« Lorsque j’ai terminé ma rhéto, j’ai passé le concours d’entrée à l’Ecole d’Acteurs de Liège (ESACT). J’avais 17 ans lorsque je suis rentré en première année. J’ai suivi un parcours tout à fait normal jusqu’en troisième année, quand l’auteur et metteur en scène suédois Lars Noén m’a pris pour participer à sa création A la mémoire d’Anna Politkovskaïa, à Paris, Bruxelles et puis en Suède. J’ai choisi ensuite de répondre à la création professionnelle et, par ce choix, j’ai renoncé donc à ma quatrième et dernière année au Conservatoire, donc à mon diplôme (pardon maman). La vie professionnelle, quand on n’a que 20 ans, c’est aussi une très bonne formation. Avec des metteurs en scène comme Lars Norén, Armel Roussel, Fabrice Murgia (mon frère), Jean Lambert ainsi que sur le tournage de Bernard Bellefroid, aux côtés de Sergi Lopez, j’ai appris énormément. Apprendre, c’est sans doute une des choses les plus motivantes pour un acteur.
Si j’ai choisi de faire ce métier, c’est parce que je pressentais, quelque part, l’enfermement invivable qu’aurait été pour moi un métier « normal ». Je n’étais tout simplement pas d’accord avec beaucoup de vies que je voyais autour de moi. Les mots « changement », « révolution » et « nouveau » me fascinaient. Je me rappelle que je me disais « je ne rentrerai pas dans leurs cadres ». Phrase typique d’un adolescent me direz-vous… Oui, mais je ne pouvais pas… Même aujourd’hui, avec la chance que j’ai de pratiquer mon métier, je me sens encore parfois trop enfermé.
Je n’ai pas fait le conservatoire de Liège pour faire du cinéma. Je suis devenu comédien pour dire « non » à quelque chose.

  • Je n’ai pas encore vu le film mais à la lecture du résumé, l’histoire de « La Régate » est une histoire humaine à la limite de la tragédie dans laquelle il semble que tu joues un rôle essentiel pour le héros principal; comment t’es-tu glissé dans la peau du personnage ?

A vrai dire, je dois bien avouer que pour interpréter le rôle de Pablo dans La régate, je n’ai pas dû rentrer immédiatement dans un grand et long travail de composition de personnage.
La régate raconte l’histoire d’Alexandre. Comme on pourra le voir, la caméra est principalement axée sur le personnage principal. Autour de lui gravitent plusieurs personnes qui interviennent dans sa vie (Pablo, Muriel, Sergi, son père, sa soeur, …).
Le rôle était très intéressant et très chouette à préparer par rapport à sa trajectoire.

  • Quelles ont été les difficultés (et les plaisirs!) à jouer un tel rôle d’ami sur lequel on doit pouvoir compter?

Le rapport humain qu’entretiennent Alex et Pablo est évolutif. Au début du film, ils ne se connaissent pas. Le fait est qu’ils ont l’obligation d’apprendre à se connaître. Deux personnes qui ne veulent pas se connaître mais qui en ont le devoir, ça c’est très jouant sur un plateau.
C’est donc plus par rapport à son intervention dans la vie d’Alexandre que j’ai travaillé Pablo. Et non pas dans la composition précise et à part entière d’un personnage très détaillé, sur lequel la focale n’avait pas trop d’intérêt à s’attarder trop longtemps, mais, inévitablement, la « composition » a lieu d’elle-même.
Avec Bernard, nous n’avons pas tant travaillé à la création de Pablo qu’à la tension des situations.

  • As-tu dû t’entrainer ardemment pour ce sport tout à fait particulier qu’est l’aviron? (moi, à part le kayak.. :-P)

Evidemment avec Joffrey (l’acteur qui joue Alexandre) nous avons suivi une formation d’aviron, un mois avant le début du tournage.
Nous avons suivi quelques jeunes des clubs d’aviron de Liège (UNL) et de Willebroek (?) qui ont très activement participé au film et nous ont été d’une aide très précieuse. Ensuite, un film, une aventure si condensée en temps et en énergie, c’est toujours l’endroit des rencontres. J’ai pu découvrir beaucoup de gens sur le plateau de La régate. Des techniciens, des acteurs. Sergi Lopez, c’était une très belle rencontre. A refaire j’espère…

  • Quelles sont tes passions actuelles ?

Récemment (enfin, il y a maintenant un an), avec quatre amis, nous avons monté un collectif d’acteurs (le RAOUL Collectif) dans le but de concrétiser un spectacle : Le Signal du promeneur. Nous sommes cinq jeunes créateurs, entre 21 et 31 ans. Une vraie aventure commence avec notre collectif. On passe des heures, des soirées, des nuits entières à discuter de ce qu’on fait, de ce qu’on voudrait faire.
Nous croyons en l’aspect générationnel des thématiques qui nous rassemblent et espérons trouver le meilleur moyen pour qu’elles puissent détenir un impact sur notre public cible, celui de notre génération.
Après avoir obtenu l’aide de la Commission d’Aide aux Projets Théâtraux, nous savons que notre projet verra le jour lors de la saison prochaine.

  • Autre passion ?

Je peux peut-être dire un mot sur l’ESACT (L’école d’acteurs du Conservatoire de Liège). C’est une école qui s’est beaucoup battu et qui continue à sa battre. Une école qui met sa vie en jeu pour pouvoir proposer une vraie formation d’acteurs professionnels à Liège. On ne forme pas un acteur de la même façon qu’on forme un architecte. Il arrive souvent que les ministres aient du mal à comprendre ça. Je respecte et je soutiens beaucoup le directeur les professeurs et les étudiants de l’école d’acteurs de Liège qui revendiquent une formation de haut niveau, ce que le Théâtre et le Cinéma belge méritent.

  • Quels sont tes projets à court et à long terme?

Avec mon frère (Fabrice Murgia) nous sommes actuellement en représentations de Tête à claques, un spectacle des ateliers de la colline, tout public dès 9 ans (www.actc.be).
Parallèlement à Tête à claques, nous reprenons Le chagrin des ogres, un spectacle que Fabrice a écrit et met en scène et qui sera sur les planches du Théâtre National de Bruxelles du 9 février au 6 mars et ensuite en tournée en Belgique, France, Allemagne, Afrique, … (voir http://www.lechagrindesogres.be).
Nous préparons également une tournée avec le spectacle Si demain vous déplaît mis en scène par Armel Roussel (www.utopia2.be).Je suis également engagé sur des créations comme « Que faire? », un spectacle du collectif du même nom qui est engagé lui aussi dans la diffusion d’un théâtre très singulier, à ne pas manquer !Autre projet à venir dans les mois à venir : MONTANA. C’est Stephan Streker (Michaël Blanco) qui réalisera ce film. Après plusieurs auditions/discussions/rencontres/échanges, Stephan m’offre mon premier « premier rôle ». J’ai adoré le scénario dès la première lecture et le défi qui m’est lancé pour l’interprétation de ce rôle est tout simplement passionnant. Avec le réalisateur, nous commençons d’ores et déjà à discuter et à travailler sur le film. J’adore. Le tournage est prévu en août septembre. J’ai hâte, d’autant plus qu’Olivier Gourmet fera partie de l’aventure…!!!

D’autres projets (Pièces de théâtre donc la création est prévue en 2011 2012, films dans lesquels on me confie quelques jours de tournage, etc.) sont déjà notés dans mon agenda…
Je ne vais pas te déranger plus longtemps, dis-moi juste (pour mon public) s’il y a quelqu’un avec qui tu partages tes ( présents et futurs) succès?
Mais tous les spectacles dans lesquels je m’engage, je les partage avec mes proches, évidement.
J’ai commencé ma formation au Conservatoire de Liège à l’âge de 17 ans. C’est une formation très exigeante qui demande un investissement quasi-total. J’ai dû faire beaucoup de concessions quand je suis entré à l’Ecole d’acteurs de Liège. Mais une chose reste toujours très importante pour moi, c’est de garder une très bonne relation avec mes amis de longue date (ceux qui ne font pas de théâtre). Après un spectacle, j’adore recueillir les sensations de mes parents, de mes amis, qui ne s’embrouillent pas dans le jargon poético-abstrait dans lequel je baigne à longueur de journée.
Je fréquente aussi un petit groupe de personnes avec lesquelles nous partageons pour l’instant la même énergie. A cette image, Que faire? (de Que faire?) et Le signal du promeneur (du Raoul Collectif) seront les premiers fruits de cette synergie…

Béa 😛

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